Andreas Rutkauskas
à Chandler
EXPOSITION
Artifacts of Disturbance
Andreas Rutkauskas, Kelowna, (Canada) | andreasrutkauskas.com
Depuis 2016, je réside dans l’un des paysages canadiens les plus sujets aux incendies, et j’y ai étudié les feux de forêt en tant que phénomène de perturbation depuis 2017 à travers des œuvres photographiques, vidéo et audio. Une perspective relativement optimiste sur l’écologie du feu a été intégrée dans mes images précédentes. Je me suis penché sur la façon dont la terre peut se régénérer après des incendies d’intensité faible ou modérée.
Cependant, pour chaque forêt qui bénéficie des effets d’un feu de faible intensité, une plus grande bande de terre a été gravement transformée en raison d’un incendie de grande ampleur. Ce territoire entre souvent dans un cycle de déstabilisation de ses pentes, d’érosion et d’inondation, ralentissant le processus de repousse. Ces idées m’ont amené à créer une série intitulée Silent Witnesses, qui s’appuyait sur un éclairage artificiel pour concentrer l’attention du spectateur sur certains éléments picturaux.
Ma dernière série, intitulée Artifacts of Disturbance, a été créée au cours d’une résidence d’artiste d’un mois dans la vallée de la Similkameen en Colombie-Britannique. Représentant ma première incursion dans la photographie de studio, j’ai recueilli des spécimens de matière écologique et géologique qui ont été soumis à des incendies. Isoler ces spécimens dans un contexte de studio m’a permis de réfléchir à la façon dont le feu s’est déplacé sur ces surfaces, mettant en avant la fragilité, tout en faisant allusion à des concepts de résilience.
À l’aide de papier d’aluminium et de surfaces en miroir pour casser l’effet d’une toile de fond de studio conventionnelle, j’ai pu intégrer une ligne d’horizon virtuelle, offrant ainsi un lien avec le genre de la photographie de paysage. Les spécimens ont été recueillis sur des sites de feux de forêt dont le Crater Creek et le Keremeos Creek en 2022, situés à un court trajet en voiture de la résidence d’artistes de Similkameen. Toutes les pièces ont été retournées à leurs sites respectifs, en reconnaissance de leur rôle au sein des terres qui soutiennent les communautés humaines et celles plus qu’humaines.
Exposition aux Rencontres
Artifacts of Disturbance
Je fais des photographies de paysages depuis plus de vingt ans, dont sept ont été consacrés aux conséquences et à la régénération après les feux de forêt. Mes projets antérieurs ont porté sur les terres qui ont été développées grâce à la mise en œuvre d’une gamme de technologies, y compris la surveillance le long de la frontière canado-américaine et les cycles d’industrialisation et de désindustrialisation dans le champ pétrolifère du Canada. J’ai été l’artiste inaugural en résidence à la Grantham Foundation for the Arts and the Environment (2020), chercheur à l’Institut canadien de la photographie (2018) et j’ai été finaliste pour le Prix international Gabriele Basilico en architecture et paysage en 2016. Mon travail est conservé dans des collections privées et publiques, y compris le Musée canadien de la guerre et la Galerie d’art Judith & Norman Alix. J’enseigne actuellement la photographie au campus Okanagan de l’Université de la Colombie-Britannique, sur le territoire non cédé du peuple Syilx.