Anahita Norouzi
à Carleton-sur-mer
EXPOSITION
Palimpsest of Unseen Pasts
Anahita Norouzi, Montréal (Québec) | anahitanorouzi.com
L’œuvre Palimpsest of Unseen Pasts (2022) se compose de six impressions, dont la taille crée un lien anthropomorphique avec le corps du spectateur. En utilisant des images de spécimens d’iris persan pressés, conservés dans des herbiers occidentaux, Norouzi est intervenue numériquement pour supprimer toutes les informations superposées, telles que les étiquettes avec des classifications taxonomiques, ne laissant que les contours anatomiques de la plante.
Pour éloigner davantage l’iris des évaluations et des motifs externes, elle a créé des anthotypes des images modifiées, avec un colorant naturel à base de safran, une épice précieuse dérivée d’une plante typique d’Iran, et de la même famille d’Iridaceae.
En brodant des échantillons de couleurs dans chaque feuille, elle a également réintroduit la palette polychromatique originale des différentes espèces.
Mais générer une forme non contaminée de l’image de la plante, afin de récupérer ses représentations, n’était pas le seul acte de résistance : en plus des impressions jaunes fantomatiques, Norouzi a remplacé les projections scientifiques par des résultats d’archives, ajoutant une couche de tissu translucide, qui porte des preuves des interventions occidentales dans chaque province d’où ces espèces sont originaires, une ingérence qui a changé à jamais le cours de l’histoire en Iran et dans de nombreux autres pays.
Exposition aux Rencontres
Palimpsest of Unseen Pasts
Anahita Norouzi est une artiste multidisciplinaire, originaire de Téhéran et active à Montréal depuis 2018. Elle est titulaire de diplômes d’études supérieures en beaux-arts et en design graphique de l’Université Concordia à Montréal. Sa pratique est axée sur la recherche, dérivée d’histoires marginalisées, avec un accent particulier sur l’héritage des explorations botaniques et des fouilles archéologiques, en particulier lorsque la recherche scientifique s’est empêtrée dans l’exploitation coloniale des géographies non occidentales. Articulé à travers une gamme de médiums et de matériaux, y compris la sculpture, l’installation, la photographie et la vidéo, son travail interroge différentes perspectives culturelles et politiques sur « l’autre », humain et non humain, soulignant l’espace complexe entre l’état conflictuel des personnes déplacées, des plantes et des artefacts culturels, et les responsabilités du pays hôte.