Les Rencontres de la photographie en Gaspésie accueillent la Japonaise Chieko Shiraishi, la Belge Lara Gasparotto, la Française Marine Lécuyer et la Montréalaise Maude Arsenault pour des résidences de création de la fin août à la mi-septembre 2023. Ces quatre artistes parcourront le territoire dans les prochains jours afin de prendre des images.
Chieko Shiraishi explore les secteurs de Percé, de Forillon et de la Baie-des-Chaleurs jusqu’au 2 septembre. Née en 1968 à Yokosuka, au Japon, cette véritable virtuose du tirage argentique se sert de cette technique pour mieux sublimer ses images. Son univers singulier est à la fois poétique et profondément introspectif. Le résultat de sa résidence de création sera présenté au Musée de la Gaspésie dans le cadre de l’exposition Transcender le banal, réunissant les œuvres d’un collectif de quatre artistes du Japon, lors de la 15e édition des Rencontres, en 2024. Ce projet est le fruit d’une première collaboration des Rencontres avec la Galerie Écho 119 (Paris) et le festival Fotozofio, à Kyoto, visant à créer des plateformes de création et de diffusion entre le Japon et le Québec.
Lara Gasparotto parcoure actuellement la Baie-des-Chaleurs et se rendra ensuite du côté nord de la Gaspésie jusqu’au 30 août. Née en 1989 et diplômée de l’École Supérieure des Arts Saint-Luc de Liège, elle vit et travaille à Anthisnes, en Wallonie (Belgique). Son travail a été exposé à de nombreuses reprises dans son pays et à l’étranger. Elle compte cinq livres à son actif et travaille occasionnellement comme curatrice. Depuis 2019, elle travaille également sur le projet African Vox. Mis en place avec la muséologue Basika Paola, ce projet vise à stimuler la création de l’art contemporain belge en invitant de jeunes artistes belges et congolais à se réapproprier leur histoire coloniale. Le résultat de sa résidence sera présenté lors des 15es Rencontres, en 2024.
Marine Lécuyer sera basée à Escuminac pour réaliser sa résidence en Gaspésie du 5 au 16 septembre, dans le cadre des échanges croisés avec Diaphane, pôle photographique en Hauts-de-France. Née en 1986, elle vit et travaille en Nouvelle-Aquitaine (France). Autodidacte, elle a choisi de se consacrer à la photographie après une formation initiale en sciences humaines et de nombreux voyages. Elle développe une écriture personnelle à la croisée du réel et de l’imaginaire et s’investit dans des projets photographiques au long cours, principalement tournés vers l’exploration de la notion de territoire, géographique ou intime. Ses divers projets s’articulent autour de la question de la trace, de la disparition et du souvenir. La restitution de son projet de résidence aura lieu en 2024 dans le cadre des Photaumnales, à Beauvais (France), et lors des 15es Rencontres.
Maude Arsenault, qui a amorcé une résidence en Gaspésie en 2022, sera de retour dans la péninsule la semaine du 11 septembre. L’artiste québécoise documentera, avec son appareil-photo, les berges, plages, falaises et paysages marins de la côte qui sont en transformation en les investissant de corps de femmes, au moyen d’actes performatifs, d’autoportraits et de pièces sculpturales in situ. L’artiste tente ainsi de poser un regard introspectif sur le micro et le macropaysage dans son rapport aux corps-espaces-territoires, dans le contexte d’une crise climatique et sociale qui bouleverse nos équilibres écologiques, corporels, économiques et identitaires. Le résultat de son travail sera dévoilé au public lors des 15es Rencontres, en 2024.
Rappelons également que des expositions de trois des artistes mentionnées précédemment sont en cours en Gaspésie. Jusqu’au 30 septembre 2023, on peut voir Shikawatari (La traversée des cerfs), de Chieko Shiraishi, sur le quai de Carleton-sur-Mer, ainsi que Burning, de Marine Lécuyer, à l’extérieur du Théâtre de la Vieille-Forge, à Petite-Vallée. Également, jusqu’au 31 août 2023, Le chant des caresses, de Lara Gasparotto, est présentée au Centre d’artistes Vaste et Vague de Carleton-sur-Mer.
Image du haut : Lara Gasparotto, Couleuvre, Gaspésie 2023.