Yoanis Menge
à Paspébiac

Exposition

TABLEAUX DE CHASSE

Centre culturel de Paspébiac | 7, boulevard Gérard-D.-Levesque Est | Paspébiac
Horaire : le lundi de 8 h 30 à midi et de 13 h à 16 h 30; du mardi au vendredi de 8 h 30 à 17 h.
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Yoanis Menge, Îles-de-la-Madeleine (Québec) | yoanis.squarespace.com | kahemimages.photoshelter.com

Né en 1981, Yoanis Menge travaille et vit avec sa famille aux Îles-de-la-Madeleine. De double nationalité (suisse et canadienne), il a étudié la photographie au Cégep de Matane.

En 2002, il réalise son premier reportage sur la prostitution au Salvador. Par la suite, il poursuit sa formation à l’agence Magnum Photos (Paris) pendant quatre ans comme assistant des photographes Josef Koudelka et Bruno Barbey.

La pratique artistique de Yoanis Menge est ancrée dans une approche documentaire issue de sa pratique du reportage photographique. Ses séries d’images abordent différents aspects du paysage géographique et social des lieux qu’il visite ou qu’il habite. Elles traitent de problématiques locales qui touchent des communautés spécifiques. Parmi ces séries, notons Le déclin de la pêche à la morue (Terre-Neuve), Transgenres (Paris), Mali, pays-visages (Mali), Populations déplacées (Nord-Kivu, République démocratique du Congo), Mémoires insulaires (Îles-de-la-Madeleine), 132 (Gesgapegiag, Gaspésie) et Tableaux de chasse (Îles-de-la-Madeleine, Terre-Neuve et Nunavut).

Yoanis Menge est membre du collectif de photographes québécois KAHEM. Privilégiant l’échange et la réflexion sur les pratiques documentaires, les membres du groupe explorent diverses orientations tant classiques que contemporaines et se concentrent sur des projets collectifs ou individuels qui mettent de l’avant le regard d’auteur.

Exposition aux rencontres

TABLEAUX DE CHASSE

« Sensible à l’actualité d’un sujet polémique auquel se mêlent des enjeux culturels, économiques, politiques et esthétiques, je travaille depuis mars 2012 à l’élaboration d’un corpus photographique sur la chasse aux phoques. Mon projet vise à la fois à documenter la nature même de cette activité traditionnelle, ancrée dans l’histoire des communautés maritimes et celles du nord du Canada, et à y réfléchir.

« Pour mener à terme ce projet et m’intégrer à une équipe de chasseurs, je devais d’abord les convaincre de m’amener avec eux. J’ai alors dû suivre une formation donnée par Pêches et Océans Canada pour l’obtention du permis de chasse aux phoques. Je devais devenir moi-même chasseur, car aucun bateau n’embarque à son bord un passager inutile. Ainsi, depuis trois ans, j’ai accompagné, dans plus de 20 voyages de chasse, des escouades sur les glaces aux Îles-de-la-Madeleine, à Terre-Neuve et au Nunavut.

« Je photographie la chasse aux phoques en noir et blanc. En faisant fi des couleurs. Je cherche à neutraliser l’effet sensationnel que crée la vision du sang rouge sur la neige blanche. Je mise plutôt sur la représentation du geste et de la valeur symbolique du rituel afin de souligner la noblesse d’une activité coutumière fortement inscrite dans une tradition.

« J’explore un processus de mise à distance psychologique et esthétique où le principe de décoloration offre au regard l’occasion de s’attarder davantage sur la composition de l’image, sur ses lignes, ses contrastes et sa lumière. Ainsi s’arriment la sensibilité du sujet, la force de la composition graphique et la distance du traitement noir et blanc.

« Je recherche des ambiances impalpables, mystérieuses ou quasi surréelles. Je propose des images susceptibles de plusieurs interprétations dans la double intention de restituer les éléments de la réalité telle qu’elle existe et de la dépasser pour donner au spectateur autre chose à voir et à penser.

« Au-delà de l’exposition, la publication d’un livre m’apparaît essentielle pour assurer la pérennité, la transmission d’un savoir tant pour les générations actuelles que pour les générations futures. Ces Tableaux de chasse, par l’approche privilégiée, humaine et poétique, offrent un regard nouveau sur ce rituel encore mal compris et surtout mal perçu, mal accepté. »

Yoanis Menge