Janie Julien-Fort
à Marsoui
EXPOSITION
Les paysages éphémères
Promenade de la plage | 8, route Principale Est | Marsoui
Janie Julie-Fort, Montréal (Québec) | janiejfort.com
En 2015, Janie Julien-Fort entame le projet Chantiers sous surveillance. Elle fabrique et installe des centaines de petits sténopés aux abords de chantiers de construction agissant comme des caméras de surveillance de fortune qui scrutent l’évolution des chantiers dans le temps.
Ces objets photographiques utilisent la technique de la solargraphie : sans mécanisme ni lentille, elle consiste à faire passer la lumière du soleil par un minuscule trou d’aiguille pour y laisser une empreinte sur un papier photosensible. Chaque image nécessite des temps d’exposition de plusieurs mois. À l’issue de cette longue cohabitation avec le paysage, les images dévoilent leur propre chaos : le hasard de mouvements, des zones floues, et des accidents lumineux. Le monde n’est pas donné comme harmonieux et notre oeil s’y perd : les images vacillantes de ces chantiers éphémères évoquent la fragilité de la photographie et du temps qui passe, à l’image des subtiles traces laissées par la trajectoire du soleil.
Les images obtenues sont répertoriées, cartographiées et documentées, puis diffusées en ligne sur une carte Google Maps. En 2018, Janie Julien-Fort poursuit cette œuvre en Gaspésie où plusieurs sténopés sont installés puis récoltés dans le cadre de Rencontres internationales de la photographie en Gaspésie.
EXPOSITION AUX RENCONTRES
Les paysages éphémères
Janie Julien-Fort s’intéresse à ce qui rend chaque image particulière et qui peut devenir un monde en soi, jouant de techniques anciennes et de la matière de la photographie.
Artiste québécoise établie à Montréal, Janie Julien-Fort a participé à plusieurs expositions et événements au Canada et à l’étranger, notamment au Palais de Tokyo, à Paris, et à l’Institut KW pour l’art contemporain, à Berlin, dans le cadre de la ARTE Video Night, ainsi qu’aux centres d’artistes DARE-DARE, Verticale et l’Écart, au Québec. Elle est récipiendaire de plusieurs prix et distinctions, dont le Prix de la relève en photographie de Montréal en 2017.
Ouvrir les brèches poétiques du chaos
Évocateur de catastrophe et de bouleversement, CHAOS se veut porteur de formes engagées autant que poétiques: les formes abstraites évoquent le désastre chez Fiona Annis, le paysage est déstabilisé par le biais de technologies actuelles pour Isabelle Gagné ou de techniques photographiques anciennes pour François Quévillon et Janie Julien-Fort. Ces formes déconstruites et chaotiques permettent de nourrir les brèches d’un monde fragilisé grâce à une nouvelle poésie de l’image, résolument intempestive.