Leila Zelli à Paspébiac

PROJECTION

Pourquoi devrais-je m’arrêter ?

Leila Zelli, Montréal (Québec) | leilazelli.com

Dans cette œuvre, conçue spécifiquement pour l’exposition Quelque part, autrement (2020-2021), commissariée par Ariane De Blois dans le cadre du projet QUADrature à la Galerie de l’UQAM, Leila Zelli rend hommage à la force et à la résilience d’un groupe de femmes iraniennes. À la suite de la décision étatique d’interdire aux femmes la pratique du Varzesh-e Bâstâni dans l’espace public, nombreuses sont celles qui se sont tournées vers les médias sociaux pour y diffuser des images d’elles-mêmes en train de pratiquer ce sport antique, traditionnellement réservé aux hommes.

Leila Zelli a rassemblé dans un montage vidéographique des vidéos extraites d’un compte Instagram consacré à cette cause, puis les fait tourner en boucle afin d’accentuer le courage et la ténacité de ces athlètes face à l’adversité. La présence de plusieurs jeunes filles laisse clairement entendre que les luttes des femmes en Iran vont se poursuivre, qu’elles ne sont pas près de s’arrêter. Lu en persan par l’artiste, le poème Il n’y a que la voix qui reste, de Forough Farrokhzad, d’où est tiré le titre de l’œuvre, vient doublement ancrer son propos dans une perspective poétique et historique. Enfin, tel un écho à la démarche militante de ces femmes, l’artiste s’est filmée, pieds nus et en pantalon traditionnel, en train de marcher en rond d’un pas affirmé dans une zoorkhaneh (gymnase traditionnel), trouvée dans un boisé voisin de sa demeure montréalaise. Elle partage également, sur son compte Instagram, la documentation de son apprentissage des rudiments du Varzesh-e Bâstâni, enseignés par son père.

La pièce musicale entendue en boucle au sein de la vidéo principale est Zoorkhaneh de Maryam Akhondy, présente sur une des vidéos extraites en ligne par l’artiste.

Au seuil d’une saison froide, par Forough Farrokhzad, traduction de Sara Saïdi B., Paris, L’Harmattan, 2017, p. 128-132.

Projection aux Rencontres

Pourquoi devrais-je m’arrêter ?

Née à Téhéran (Iran), Leila Zelli vit et travaille à Montréal. Détentrice d’une maîtrise (2020) et d’un baccalauréat (2016) en arts visuels et médiatiques de l’UQAM, elle s’intéresse aux rapports que l’on entretient avec les idées « d’autres » et « d’ailleurs », et plus spécifiquement au sein de cet espace géopolitique souvent désigné par le terme discutable de « Moyen-Orient ». Son travail a entre autres été présenté à la Galerie Bradley Ertaskiran (2020), au Conseil des arts de Montréal (2019-2020), à la Galerie de l’UQAM (2020, 2019, 2015) et à la Foire en art actuel de Québec (2019). Ses réalisations font désormais partie de la collection du Musée des beaux-arts de Montréal, de la collection Prêt d’œuvres d’art du Musée national des beaux-arts du Québec, de la collection du Musée d’art contemporain de Baie-Saint-Paul et de la collection de la Caisse de dépôt et placement du Québec.